Équipement audiovisuel basé sur des câbles à paires torsadées : Que devons-nous tester ?

17 juillet 2019 / Généralités, 101 apprentissage, installation et test, mise à niveau et dépannage, meilleures pratiques

Qu'il s'agisse de vidéoconférence ou d'affichage numérique, bon nombre d'entre vous font probablement face à des demandes de la part de vos clients exigeant de déployer des installations de câblodistribution qui viennent prendre en charge les systèmes audiovisuels.

Nombre de ces applications utilisent un câblage à paires torsadées, et les progrès technologiques permettent maintenant d'alimenter les écrans vidéo tout en transmettant des signaux vidéo sur le même câblage. Lorsqu'il s'agit de déployer et de tester les installations de câblage nécessaires à la prise en charge de ces systèmes audiovisuels, il est important de comprendre les meilleures pratiques de test pour s'assurer que vos clients obtiennent l'image parfaite qu'ils sont en droit d'exiger.

IP ou non, il s'agit toujours de paires torsadées

L'un des protocoles audiovisuels les plus courants est le HDBaseT pour la transmission de signaux vidéo 4K non compressés, de l'audio, de données Ethernet 100BaseT, de l'alimentation et de divers signaux de contrôle sur des câblages à paires torsadées communs mesurant jusqu'à 100 mètres. Bien que cela soit similaire aux systèmes vidéo sur IP, et que le câblage et la connectivité puissent sembler identiques, les deux protocoles sont en fait différents. Contrairement à la vidéo sur IP qui s'exécute sur le réseau de données à l'aide de l'Ethernet par paquets via des commutateurs et routeurs réseau communs, le HDBaseT n'est pas basé sur les paquets et utilise plutôt des commutateurs matriciels et des récepteurs HDBaseT qui sont distincts du réseau de données.

Présentée en 2017, la vidéo logicielle sur Ethernet (SDVoE ou Software Defined Video over Ethernet) vient susciter de nombreuses réactions dans le secteur de l’audiovisuel en tant que véritable système IP qui se sert de commutateurs et de routeurs réseau communs pour fournir de la vidéo 4K non compressée, de l'audio, des commandes ainsi que de l'Ethernet 1 Go/s (1000BASE-T). Contrairement au HDBaseT, la SDVoE prend en charge le modèle OSI à 7 couches complet et exploite ce que nous utilisons déjà dans le secteur informatique pour transmettre des données - Ethernet et le TCP/IP. Cette technologie est également positionnée comme une solution particulièrement économique puisqu'un commutateur réseau commun coûte généralement moins de la moitié par port quand on le compare aux commutateurs matriciels vidéo, et qu’il occupe beaucoup moins d'espace en rack.

Il y a aussi la norme SMPTE (Society of Motion Picture and Television Engineers) 2110 qui définit la transmission non compressée de vidéo HD sur IP, ainsi que l'Alliance HDBaseT qui a récemment lancé le HDBaseT sur IP pouvant utiliser des commutateurs réseau communs pour une transmission à l'échelle du campus mais qui nécessite toujours des ponts HDBaseT vers HDBaseT-IP et des commutateurs HDBaseT-IP aux points terminaux.

Étant donné que toutes ces applications audiovisuelles fonctionnent sur le même support de câblage utilisé pour la transmission de données, elles sont déployées en utilisant les mêmes pratiques exemplaires et sont soumises aux mêmes paramètres en matière de performance. Si un câble de catégorie 6A est déployé pour un de ces systèmes (HDBaseT, SDVoE ou autre application audiovisuelle sur IP), il doit être certifié pour répondre à la norme TIA de catégorie 6A – surtout si vous souhaitez pouvoir bénéficier de la garantie du fabricant.

Une alimentation au service de l'affichage

Un autre point commun aux technologies HDBaseT et SDVoE est que toutes deux peuvent transmettre un niveau plus élevé de courant continu en utilisant les quatre paires d'un câble à paires torsadées, l'une utilisant l'alimentation par HDBaseT (POH) et l'autre l'alimentation par Ethernet (PoE). La POH délivre jusqu'à 100 W de courant continu sur quatre paires en conjonction avec les signaux vidéo HDBaseT, tandis que la PoE délivre jusqu'à 60 W (Type 3) ou 90 W (Type 4) de courant continu sur quatre paires en conjonction avec le signal vidéo sur IP. Ces niveaux de puissance sont suffisants pour alimenter des écrans vidéo LED types, moniteurs et signalisations numériques, éliminant ainsi le besoin d'une alimentation en courant alternatif. Même certains boîtiers décodeurs sont maintenant alimentés de cette façon.

Ces capacités d'alimentation à distance impliquent également que ces systèmes sont sujets aux mêmes préoccupations inhérentes à l'utilisation d'une puissance en courant continu plus élevée sur les quatre paires, telles que la perte d'insertion engendrée par l'échauffement et une résistance asymétrique de courant continu causée par une mauvaise qualité de fabrication ou des câbles. L'alimentation POH ou PoE est obtenue en appliquant une tension de mode commun qui répartit uniformément le courant entre chaque conducteur dans les paires, ce qui exige que la résistance de courant continu de chaque conducteur soit égale. La différence de résistance entre deux conducteurs se nomme la résistance asymétrique de courant continu. En excès, elle peut entraîner une distorsion des signaux vidéo. Avec les quatre paires qui transmettent cette alimentation électrique, la résistance asymétrique de courant continu entre plusieurs paires est également importante.

La bonne nouvelle, c'est qu'un certificateur pour liaisons cuivre de la série DSX CableAnalyzer™ de Fluke Networks fera tout pour s'assurer que les systèmes audiovisuels de vos clients soient à même de fournir une image parfaite. Non seulement il viendra certifier les installations de câblage conformément aux normes du secteur, mais sa capacité à tester la résistance asymétrique de courant continu peut également vérifier la capacité des installations de câbles et voir si elles peuvent prendre en charge les POH et PoE.